Si vous êtes publicitaire et que l’on vous demande votre Top 10 de marques perso, vous voudrez placer en n°1 tous vos clients ! Ne le niez pas. Ce sera plus fort que vous. L’expérience aidant, vous parviendrez néanmoins à vous contenir et citerez les marques qui vous font rêver. A commencer par celles qui vous ont donné envie de faire ce métier. Ou celles qui, toutes fraîches arrivées, vous surprennent à nouveau alors que vous vous pensiez définitivement blasé. Ces marques touchées par la grâce parlent à quelque chose d’intime en vous. Et pourtant, elles vous effleurent à peine d’une image entraperçue, comme dérobée, de rares mots chuchotés et notes flutées fugitives. Sensuelle magie des marques. Love storytelling. La structure même du coup de foudre. Pour moi, les marques sont toujours des marques d’affection. J’aime aimer une marque. Pas vous ? J’aime d’ailleurs que l’on aime les marques en général ! J’aime jusqu’à l’idée que l’on puisse être fan d’une marque au point de lui faire, de très mauvaise foi mais vert de rage, une scène de jalousie en public si jamais son dernier modèle a le malheur de ne pas correspondre exactement à ce que l’on adore depuis toujours en elle. Trahison ! C’est idiot mais émouvant. La bourse en palpite d’ailleurs. On frise là le grand art du soft power singulier que peut représenter une love mark. Car enfin, de quelle trahison parle-t-on ? Par rapport à qui, par rapport à quoi ? La réalité forcément moins glamour de l’entreprise prise au réveil sans fard ou l’image que l’on a tatouée sur le coeur de sa marque sublimée ? Son aura… Sa pub. Mea culpa.

Mais si la publicité plaide coupable, c’est qu’elle est efficace. Les marques qui marquent sont les marques qui marchent. Celles qui font tout pour.

J’aime les marques des années 2020.